© Benoît Thibaut |
Le plateau est transformé en espèce d'arène de bois et de tôle, une arène urbaine plongée dans la pénombre. Les artistes occupent tout l'espace réduit. Le duo Jean-Baptiste André et Dimitri Jourde adapte Dans la solitude des champs de coton de Bernard-Marie Koltès en une performance faite à mi-chemin entre la danse et l'univers circassien. On retrouve quelques passages saillants du texte parmi lesquels le fameux "Deux hommes qui se croisent n'ont pas d'autre choix que de se frapper, avec la violence de l'ennemi ou la douceur de la fraternité."
L'un d'eux fait le tour du plateau, d'un pas décidé, il se tourne de temps à autre pour s'assurer qu'il n'est pas suivi jusqu'à ce que l'autre s'interpose, les deux hommes se poursuivent dans l'arène, se jaugent, s'affrontent sans jamais se donner de véritables coups jusqu'à la claque. Les rares répliques se suffisent pour ponctuer cette confrontation.
Le duo joue sur une partition de capoeira et de numéros d'équilibrisme parfaitement maîtrisés. Face à face tendu transformé en complicité, le binôme André/Jourde tisse un lien complexe intéressant - sorte de fraternité
tantôt animale tantôt humaine - tel qu'aurait pu l'imaginer le dramaturge lui-même. Clin d'œil à la mise en scène de Patrice Chéreau, l'implacable Karmacoma de Massive Attack trouve sa place dans une version remixée par Mad Professor.
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