On terminait la 51ème édition du Festival d'Automne quand on s'est laissés tenter par un peu de rab au Théâtre du Soleil. Direction la légendaire Cartoucherie pour aller voir le premier spectacle créée en France par l'américain Richard Nelson ; Notre vie dans l'Art.
© Vahid Amanpour |
1923. Chicago. La compagnie du Théâtre d'art de Moscou célèbre son 25ème anniversaire dans une pension familiale le temps d'un jour de relâche. Dans un dispositif en quadri frontal, le spectateur devient convive de premier choix. A peu de choses près, il partage le repas à table. A défaut de pouvoir goûter, il sentira la bonne odeur des pelmenis.
Pendant un peu plus de deux heures, vous vivrez l'intégralité de leurs échanges typiques de la vie d'une compagnie de théâtre mêlant toutes les générations. On y parle de la vie et ses surprises, les déconvenues, les souvenirs, l'Art - oui avec un A majuscule - et son rapport à la politique. Des échanges passionnants et naturels auxquels on serait bien tentés de prendre part. Dans ses couleurs, ce qui se construit sous nos yeux relève d'un tableau réaliste à la Gustave Courbet dans lequel s'animent les pas moins de onze comédiens : Arman Saribekyan, Duccio Bellugi-Vannuccini, Georges Bigot, Maurice Durozier, Hélène Cinque, Nirupama Nityanandan, Agustin Letelier, Tomaz Nogueira, Shaghayegh Beheshti, Clémence Fougea et Judit Jancso.
Evidemment, le spectacle résonne à l'heure du conflit russo-ukrainien, du sort des artistes aussi bien russes qu'ukrainiens - d'autant que le spectacle devait lui-même se jouer en Russie -. Si les échanges sont plein d'optimisme, de chaleur, peu à peu le ton s'aggrave quand on en vient à parler de l'arnaque qu'ils subissent. Mais en toute fin, on se remet à chanter pour célébrer la vie dans l'Art.
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