Le saviez-vous ? Le poids total des fourmis sur Terre dépasse celui des humains. Nous vous laissons méditer sur ce savoir pas si innocent.
![]() |
© Yanick Macdonald |
L'écoanxiété, comme mal du siècle dernier. Jeanne (Élisabeth Smith) et Olivier (Gabriel Szabo) sont deux ados qui en ont gros. L'état du monde les indigne. Là où Jeanne est animée par la colère, Olivier désespère dans des cauchemars particulièrement anxiogènes durant lesquels on lui offre la Terre morte. Face à eux, les adultes passifs. Parents, directeur de l'école, psy, libraire alcoolique, mairesse, tous n'en ont que faire des alertes de la jeunesse. Cette jeunesse parfaitement éveillée - alerte woke ! - décide de les sensibiliser à l'occasion d'une élection scolaire inscrite dans le cadre de la "Semaine du futur" organisée par leur école.
Ce monde-là qui semble halluciné n'est pas si éloigné de la réalité dans laquelle nous vivons. La compagnie québecoiseThéâtre Bluff se donne à coeur joie dans ce spectacle nécessaire, ancré dans l'actualité. Sans basculer dans un pessimisme radical ou dans un ton super moralisateur, Le Poids des fourmis est intelligemment dosé. Exit les notions de "RSE", "CSRD", "sobriété", "durabilité". Le texte de David Paquet est un vrai régal. Abus de pouvoir et résistance citoyenne s'affrontent comme les générations. On va adorer ce duo d'ados dans lesquels il est facile de se reconnaître, ce décor complètement dingue, l'humour bien dosé et la tendresse du regard porté sur ces personnages.
Le spectacle devient une bulle frappadingue qui rappelle que la résistance n'est pas qu'un état d'esprit, que le collectif pour peu qu'il soit véritablement bien pensé peut faire la différence. Pour reprendre les mots de son metteur en scène Philippe Cyr "Je veux croire qu'ensemble, nous avons la balance du pouvoir." A bon entendeur...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire