Le texte de Camus de 1948 prend vie.
La mise en place d’un régime totalitaire par l’instrumentalisation de la peur. La peur est ici personnalisée par la peste. Bien évidemment l’écrivain dénonçait les régimes totalitaires d’Hitler et Franco mais il voulait avant tout mettre en garde les hommes du retour de ces régimes. Evoquant la révolte, la liberté, la soumission et autres thèmes le texte défend des valeurs universelles.
Si le texte avait déjà été joué au Théâtre Marigny en 1948, la représentation avait malheureusement laissé un mauvais souvenir aux critiques malgré une distribution mémorable (Pierre Brasseur, Jean-Louis Barrault, Madeleine Renaud…).
Charlotte Rondelez s’est alors lancée le défi de remettre en scène cette pièce (qu’elle avait déjà mis en scène aux scènes d’été du Théâtre 13). Tout en gardant la complexité de la pièce, Rondelez ne dénature absolument pas le propos de l’écrivain et joue beaucoup sur le rythme.
Afin de pouvoir jouer dans un espace scénique assez réduit, ses acteurs sont des marionnettes humaines, on trouve alors les petites gens au sens propre ! Ces petites gens font preuve d’un véritable dynamisme et donne de la force au côté burlesque du texte.
Simon Pierre Boireau jouant la peste est adroit et tout à fait redoutable, son assistante (Céline Espérin) rentre parfaitement dans le rôle machiavélique et le jeune Diego (Adrien Jolivet), un révolté téméraire. Les acteurs passent d’un registre à un autre sans montrer signe de difficulté. Vous sortirez en ayant vécu un moment théâtral de qualité et la forte actualité du propos vous tiendra en haleine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire