Festen @Théâtre Ménilmontant, le 24 Avril 2014


On a rarement vu des films adaptés au Théâtre.
C’est la compagnie du Vacarme et ses metteurs en scène Laura Bolgheri et Cécile Charbit qui se sont lancées le défi avec le film danois Festen de Thomas Vinterberg (prix du Jury à Cannes en 1998).

Ce projet a pu voir le jour grâce aux dons du public sur le site de financement participatif Kiss Kiss Bank Bank. Le pari est plutôt réussi.

Pas moins de treize convives sont venus célébrer les soixante ans de Helge, figure du patriarche d’une famille aisée. Tante dépressive, oncle aux blagues quelque peu salaces, mère soumise à son mari… Tous les clichés semblent réunis pour une famille clichée d’une comédie de boulevard. Or, ici il s’agit surtout d’un drame. Le déroulé du repas est immortalisé par la caméra d’une des femmes de la famille.
Entre quelques répliques qui font rire, on se trouve dans une position de malaise face à l’action. En effet un lourd secret pèse sur cette famille.

Le plateau n’est pas chargé ; une grande table, quelques bouteilles et un grand écran blanc qui diffuse en direct les images en provenance de la caméra. Un habile jeu de lumière rend compte des différentes pièces dans lesquelles certains personnages évoluent.

Le lourd secret sera livré par Christian, interprété par Olivier Kuhn qui livre ici un jeu d’une grande intensité aussi bien dans les moments de confession que dans les moments d’ivresse. Le premier visé par ses aveux c’est le patriarche incarné par un Erik Chantry qui montre une réelle maîtrise des expressions du visage, ses travers d’homme mis aux yeux de tous nous poussent à le détester.
La scène de fin aux côtés de son fils aîné Mickael (Jean Thomas Ward ) nous traverse, nous assomme. L’humiliation est terrible, la cruauté de Mickael ne peut être condamnée. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Les liens familiaux se font et se défont à la manière des pics dramatiques. Un huis clos qui promet de retenir toute l’attention du spectateur. L’esprit du film est ici bien retranscrit.
La compagnie du Vacarme est prometteuse, on ne peut que lui souhaiter une bonne continuation.

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