Interview Olivia Elkaïm


Comme je le racontais dans mon retour sur son roman Nous étions une histoire, j'ai rencontré Olivia Elkaïm en Mars dernier dans la Librairie des Libres Champs.
Ce jour-là je venais par curiosité, le titre du roman m'avait interpellé. Olivia était là pour une séance dédicaces. J'en ai profité pour discuter avec cette jeune femme souriante et pleine de vie.
Nous nous échangeons nos coordonnées mutuelles pour une interview future. C'est par mail que celle-ci s'est faite.

* Comment résumerais-tu ton roman ?

C'est toujours difficile de résumer un roman - le mien, de surcroît. J'ai l'impression qu'en posant des mots, je le fige. Or, l'histoire de ce texte est à multiples entrées. Disons, grosso modo, la chose suivante: Anita accouche d'un petit garçon, elle ne parvient pas à l'aimer, devient toxique, méchante, un peu folle, dépressive surtout. Elle quitte son bébé et son mari, s'en va à Marseille sur les traces de sa mère et de sa grand-mère pour comprendre qui elle est, à travers l'histoire de ces deux femmes au caractère haut en couleur. C'est un roman de réconciliation familiale.

* Comment définis-tu ton style d'écriture ?

Je ne sais pas si j'ai un style. Je m'attache à raconter une histoire le plus simplement et sobrement possible. J'essaie de ne pas verser dans le pathos, d'éviter les clichés.

* As-tu déjà souffert du syndrome de la feuille blanche ?

Pas vraiment. Pour moi, l'écriture est comme magique. Je crains souvent que cela s'arrête, qu'un jour, je ne puisse plus rien écrire. Mais j'y retourne, je travaille, je retravaille et ça fonctionne. Je ne "produis" pas beaucoup, il se passe environ trois ou quatre ans entre chacun de mes romans. Je me laisse le temps de vivre, de vivre des expériences, d'enrichir mes histoires.

* Dans quels(s) univers littéraire(s) t'épanouis-tu ?

Je m'épanouis dans les mots, de manière générale, donc dans la lecture de journaux, dans les essais politiques, dans la psychanalyse. Je suis une grande lectrice de romans. J'aime qu'on me raconte des histoires. Donc j'aime beaucoup les auteurs américains contemporains, mais aussi certains français qui "ont du coffre" comme Frédéric Ciriez, Maylis de Kerangal dont le dernier livre m'a bluffée, Emmanuel Carrère. J'ai besoin d'être transportée pour aller au bout d'un livre. Il y a deux ans, j'ai été bouleversée par Une femme fuyant l'annonce de David Grossman.

* Qui sont tes influences ?

La manière dont Milan Kundera conçoit ses personnages, ce qu'il dit de l'art romanesque, m'ont influencée, c'est certain. Pour autant, je ne cherche pas à me placer dans ses pas. Je reviens très souvent à Noces de Camus car l'écriture y est charnelle, incandescente. Plus jeune, je lisais et relisais Le diable au corps de Radiguet et certains textes dits classiques de Zola et Balzac.
Je ne me remets toujours pas des nouvelles fantastiques de
Maupassant que je conseille à tout le monde.

* La musique a-t-elle une influence lorsque tu écris ?

J'aime énormément les chansons de variétés. Donc oui la musique a une influence, j'ai toujours une chanson en tête, de Ferré à Patricia Kaas, de Bashung à Barbelivien, je suis éclectique! 

* Si Nous étions une histoire était adapté au cinéma quel serait le casting ?

C'est un peu prétentieux de répondre à cette question. Je ne suis pas une grande amatrice de cinéma. Souvent, je vois un film puis je ne peux plus retourner au cinéma avant des semaines car je suis choquée, retournée, comme si l'imprimé de la pellicule avait une réalité dans ma vie. Incendies, Ida m'ont fait cet effet. Pour mon roman, il faudrait plusieurs femmes pour incarner Odette, Rosie et Anita à différents âges et différentes périodes... Pour Odette, je me suis beaucoup inspirée de photos de Sophia Loren et de films avec Claudia Cardinale, jeune...

* Qu'as-tu fait lorsque ton roman était terminé (déjà envoyé chez l'éditeur) ?

J'ai continué à vivre, soulagée que ce texte existe et soit lu.

* Merci

Merci, à bientôt ! 

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