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© Lucie Jansch |
L'épais rideau rouge de la salle de l'Espace Pierre Cardin s'ouvre. Tout en tournant le dos au public,
Isabelle Huppert se tient droite, figée dans sa volumineuse robe aux couleurs sombres. Puis, elle se retourne. Elle se livre enfin. La musique itérative de
Ludovico Einaudi l'accompagne lorsqu'elle exécute ses pas mécaniques toujours plus rapides, presque hypnotiques qui la dirigent tantôt vers l'avant du plateau, tantôt vers le fond, jamais sur une ligne droite, toujours en biais - à l'image des travers dans la vie tourmentée de Mary Stuart, reine d'Ecosse ? -. C'est dans le blanc clinique de
Robert Wilson ponctué de quelques variations de bleu, gris, orange clairs presque pastels qu'évolue la comédienne.
On assiste à un exercice voire une performance de diction particulièrement forte durant laquelle, au-delà d'un texte complexe aux nombreuses répétitions, la langue de l'actrice ne fourche quasiment jamais.
Isabelle Huppert s'avère être en position de force, du haut de sa fraise maintenant son cou, elle maîtrise ses traits du visage lors de passages où les grimaces sont de mise sous une lumière verte - proche de la kryptonite - et les anime pour des rires presque cruels.
Isabelle Huppert est devenue la poupée de porcelaine au visage si pâle de
Robert Wilson et livre une prestation grandiose.
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