Erreurs salvatrices @Théâtre de la Cité internationale, le 11 Décembre 2021

 

Après Fake, La Muse en circuit et son capitaine de bord Wilfried Wendling poursuivent leur travail d'explorations sonores : grincements industriels, bruits stridents, crépitements électroniques accueillent les spectateurs dans une grande salle dans laquelle ils ont une totale liberté de mouvement exception faite sur le plateau central aux constructions filaires suspendues "les fileuses" comme des lambeaux d'un chapiteau d'un autre temps. Hauts parleurs dans les coins, écrans larges, installations électroniques peuplent l'espace.

© Christophe Raynaud de Lage
En hauteur sur des échafaudages métalliques, suspendu dans le chapiteau, à même le sol ou encore attablé à un bureau équipé d'une machine à écrire, face à un pupitre d'un nouveau genre, Denis Lavant éructe, vocifère et clame les mots d'Heiner Müller. Comme souvent avec le comédien, la lecture est incarnée, habitée. De son côté, Alvaro Valdés Soto évolue et ondule dans la forêt de cordes. Erreurs salvatrices est ce qu'on pourrait qualifier d'OTNI (Objet Théâtral Non Identifié), un spectacle qui est transdisciplinaire : plastique, sonore ou encore circassienne. Une seule étiquette ne suffirait pas. 

Les fragments choisis des textes d'Heiner Müller sont teintés de noir, les images métaphoriques sont crues et font écho aux plus apocalyptiques projetées. Erreurs salvatrices est une aventure sans nul repère - si ce n'est celui du verbe - durant laquelle les émotions et les sens sont chahutés parce que  sollicités de toutes parts,. On assiste au dialogue entre le langage du corps et celui de l'âme. 

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