One song - Histoire(s) du Théâtre IV @Théâtre du Rond-Point, le 12 Septembre 2023

Des gradins. Une poutre. Un espalier. Un tapis de course. La grande salle du Rond-Point devient une espèce de complexe sportif le temps des représentations du spectacle d'ouverture de saison, la création de la belge Miet Warlop : One song - Histoire(s) du Théâtre IV

Run for your life
'till you die
'till I die
'till we all die

© Michiel Devijver


Knock knock
Who's there ?
It's your grief from the past

Quand on entre dans les lieux, une femme qu'on pourrait qualifiée d'âgée aux trois jambes, détient un mégaphone un peu foireux. Perchée dans les hauteurs des gradins, elle se fait arbitre ET commentatrice sportif dans une langue complètement incompréhensible - ou inaudible -. Elle laisse échapper des rires communicatifs. Un groupe de supporters écharpés la rejoindront dans les gradins. Un pompom boy plus à même d'être un derviche tourneur s'impose de temps en temps. Progressivement, les athlètes-artistes prennent leur place ; chanteur sur le tapis roulant, violoniste sur la poutre, claviériste à l'espalier, contrebassiste couché sur le tapis et percussionniste entre ses éléments. Au centre du plateau, l'élément perturbateur au sens propre : le métronome ! 

Une heure durant c'est une performance transdisciplinaire (sportive, musicale et profondément artistique) qui se joue devant nous, simples spectateurs confortablement installés. Une performance qui répète en boucle la chanson unique sur des variations rythmiques toujours plus complexes. Ca sonnait rock, ça vire au ska, ça en deviendrait punk. Les corps sont mis à rude épreuve. Le deuil - qui est l'origine de la pièce - est une épreuve sur le temps long. Et cette performance, on en sort encore plus forts. Et nos athlètes vont se donner à fond ils vont suer, subir, chuter, courir et ce, sans jamais abandonner !

One song est un objet fascinant. Il fait rire, chanter - quand on finit par comprendre les paroles - voire même hurler intérieurement. Le deuil est une performance humaine. One song nous le rappelle.



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