Bérénice @Théâtre de la Ville, le 09 Mars 2024

Le spectacle  s'ouvre sur une projection des différents éléments composant l'être humain. Oxygène, eau, or, potassium, sodium, phosphore et autres éléments défilent avec le pourcentage parfait. 

© Jean-Michel Blasco

Il serait vain de chercher les mots de Racine dans cette mise en scène de l'italien Romeo Castellucci. Les plus attachés à la langue du dramaturge seront déçus c'est plus que certain. Il s'agit surtout d'une intense performance d'une immense actrice française ; Isabelle Huppert. Les alexandrins sont au rendez-vous mais le reste n'est que poésie autour d'une passion dévorante. 

Un événement théâtral au sommet qui convoquent deux figures exceptionnelles dont les plus férus d'art dramatique ne pouvaient que jusqu'ici rêver. Et si le résultat peut se montrer légèrement décevant pour des partis pris pas toujours compréhensibles - que vient faire une machine à laver ? le radiateur à la rigueur passerait presque pour un prie-Dieu design -, le faiseur italien n'a rien perdu de son sens de l'esthétique. La tentation de déchiffrer le texte projeté sur le rideau nous démangera tout au long du spectacle. Et ce sont toujours ces moments oniriques suspendus dans le temps mêlés aux distorsions sonores du fidèle Scott Gibbons qui nous rappellent que nous assistons à une mise en scène de Romeo Castellucci

Isabelle Huppert est sublimée dans ses robes conçues par la talentueuse Iris van Herpen. Mais que dire de son jeu ? Ces dernières années, l'actrice nous épate autant qu'elle nous perd. Et c'est peut-être ce que nous retiendrons, une performance de haute voltige sur le fil du rasoir. 

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