Manuel Blanc signe ici son premier roman. On le connait acteur pour notamment J’embrasse pas d’André Téchiné – qui lui vaudra le César du meilleur espoir masculin en 1992.
« Une absence pèse un poids beaucoup plus intolérable qu’une présence. Contre une absence on ne peut pas se battre » lisais-je en quatrième de couverture du roman Les gens de la nuit de Michel Déon.
Le narrateur a ici choisi de se battre. Un homme en quête de son amant, qui lui a laissé pour seul trace un message. Cet unique message qui dit « Dans une quinzaine de jours devant la cathédrale de Cologne, en Allemagne ».
Le personnage prend la décision de partir pour Cologne afin de retrouver l’être aimé. Il arrive en période de carnaval, il se déguise en gorille et traverse la ville à la recherche de son homme. En période de fête, tout est permis. Dans ses déambulations, le personnage central fait des rencontres, découvre, vit. Il quitte son costume de gorille pour celui de Batman.
Le masque sur le visage, il ne révèle pas ses émotions mais affronte la dureté de la solitude, la carence. Il est en quête de l’autre et se cherche lui-même.
Manuel Blanc a privilégié l’écriture à la première personne, la fragilité du personnage est d’autant plus forte tout en témoignant d’une persévérance tant le poids de l’absence le ronge. Le récit repose beaucoup sur les regards que porte son personnage central sur cette ambiance mais aussi sur les bruits, les odeurs qui nous font vivre le carnaval avec lui.
Ce premier roman est donc une jolie réussite.
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