Le plateau est peuplé de machines à laver. Nous voilà dans une laverie entre Blanche et Pigalle. "A love supreme... A love supreme..." oui le thème du jazzman John Coltrane est bel et bien présent dans cette pièce. Bianca nous déballe son histoire. Métaphoriquement, non elle ne lave pas son linge sale en public, mais il faut avouer qu'elle porte une triste histoire. Bianca était une danseuse de peep-show dans un club appelé A Love suprême en hommage à John Coltrane. "Suprême" avec un accent circonflexe à la française est une vulgaire erreur des nouveaux propriétaires polonais du lieu. Du jour au lendemain, on lui demande de vider son casier. A elle qui a tout vu, tout connu. Mais voilà qu'il faut laisser place à la jeunesse. Le temps de quelques machines, Bianca raconte son histoire, sa vision du quartier qu'elle a côtoyé pendant trente-deux années.
Bianca est incarnée par la comédienne Nadia Fabrizio qui arrive sur le plateau sur des talons aiguilles, coiffée d'une perruque blonde bouclée - qui n'est pas sans rappeler Olivia Newton-John dans la comédie musicale Grease - et livre son monologue touchant teinté d'une douce mélancolie. Nadia Fabrizio incarne Bianca avec justesse et beaucoup de tendresse sur une bande originale oscillant entre le punk des britanniques The Clash et le jazz de Coltrane. Au fond, Bianca est une battante qui a rencontré toutes sortes d'individus. Dominique Pitoiset dans sa scénographie a trouvé le bon créneau en mêlant les machines à laver à l'univers de la nuit aux couleurs des néons et motifs psychédéliques, recréant un Pigalle à l'image des souvenirs de Bianca.
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