© Elizabeth Carecchio |
Le plateau des Amandiers est pratiquement nu, il sera parfois habillé d'un canapé, de quelques tables ou encore de chaises. Le spectacle s'ouvre sur ce qui pourrait s'apparenter à un espace urbain. Côté cour, une ado. Côté jardin, deux autres qui semblent être plus jeunes qu'elle, deux petites frappes au langage fleuri balancé avec un débit incroyable. La principale interrogation réside dans la nature de l'ado côté cour; est-elle robot ou humaine ? Le spectacle entier tournera autour cette fascinante cohabitation par le biais de trois grandes thématiques; le genre, l'intelligence artificielle et l'enfance. S'enchaînent les saynètes tantôt furieusement drôles, tantôt chargées en émotions.
Les robots de Pommerat sont tellement humains. Autant dans leurs apparences que dans leurs comportements. Ca perturbe comme ça bouleverse. Dans le salon, dans la chambre, ils sont partout, ils ont - presque - remplacé les figures parentales. Cette dystopie rappelle l'univers de la série britannique Black Mirrors. Au sortir du spectacle, les interrogations, les angoisses nous habitent. Le jeu des huit comédiennes est dingue, elles nous embarquent dans l'adolescence avec une telle justesse. A noter également le remarquable travail sur les costumes du duo féminin - Isabelle Deffin et Julie Poulain -. Le metteur en scène auvergnat et sa bande signent un spectacle brillant et intelligent qui interroge notre humanité, l'avenir de cette dernière dans une dynamique sans temps mort.
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