Surprise Parti @Théâtre de la Reine Blanche, le 16 Septembre 2020

 

© Madie Bergson

Inspirée de faits réels, Suprise Parti est une petite pépite politique avec un humour mordant. Aux élections municipales de Reykjavik en 2010 émerge un candidat d'un nouveau genre, il s'agit de l'humoriste punk Jón Gnarrr. Il se lance dans la campagne aux couleurs d'un parti qu'il a inventé de toutes pièces et sobrement appelé le Meilleur parti. Derrière ce parti, un programme pour le moins qu'on puisse dire absurde qui se concluait par "nous pouvons faire encore plus de promesses que les autres partis parce que nous n’en tiendrons aucune". L'idée maîtresse est donc simple : se payer la classe politique traditionnelle. 

La jeune dramaturge toulousaine et metteur en scène Faustine Noguès reprend la trame narrative de la candidature, l'exercice du pouvoir et la fin de mandat. Elle décide de connecter deux univers distincts : celui complètement déjanté de l'artiste et celui plus froid, plus lisse de la sphère politique que sa scénographe Alice Girardet symbolisera par deux espaces - estrades - scéniques qui ne très vite ne feront plus qu'un. 

Faustine Noguès s'entoure pour l'occasion de jeunes comédiens (Léa Delmart, Rafaela Jirkovsky, Blanche Sottou, Ulysse Robin, Nino Rocher et Damien Sobieraff) au jeu dynamique et généreux qui frôle l'improvisation. Ici, le langage est moqué non sans pertinence. On retiendra plus particulièrement la reproduction des discours télévisuels ; chacun des candidats clame son programme avec une contrainte brillante : l'usage exclusif de mots commençant par une lettre spécifique. Si la matière de départ est efficace, l'écriture et son adaptation scénique le sont tout autant. Faustine Noguès signe ainsi une première création réussie de bout en bout. Elle se révèle une jeune auteur à suivre de près car prometteuse. 

Evidemment à l'heure où la France a connu la candidature aux présidentielles (et non municipales) d'un Coluche il y a déjà quelques années, c'est désormais à Jean-Marie Bigard que l'on pense. Il nous faut faire le tour de quelques pays européens pour se rendre compte que l'idée en a séduit plus d'un. Mais combien sont allés jusqu'au bout ? 


Pour le plaisir : la chanson du Meilleur parti

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