Andy's gone (intégrale) @Théâtre Dunois, le 15 Janvier 2022

© Marc Ginot

C'est avec un casque vissé sur les oreilles que nous entrons dans la grande salle du théâtre Dunois pour l'intégrale d'Andy's gone, une adaptation libre d'Antigone que signe la québécoise Marie-Claude Verdier. Mettons de côté le cadre antique de Sophocle ou celui de la Résistance de Jean Anouilh pour un monde en proie à une catastrophe climatique. L'état d'urgence est déclaré. 

Les spectateurs se font citoyens. Ils sont accueillis sur le plateau, où le décor est particulièrement minimaliste. Ils ne font pas face aux gradins. Libres à eux de regarder dans le sens qu'ils souhaitent. Seuls des néons blancs positionnés en H éclairent le plateau. Régine, la reine du royaume - Vanessa Liautey, en alternance avec Marilyne Fontaine - a réuni ses sujets pour les informer des dispositions pour faire face à la situation dramatique qui secoue le royaume et pleurer la disparition de son fils promis au pouvoir, Henri. Sa nièce, Alison - Manon Petipretz - choisit l'engagement dans le sens de la liberté tout en s'inquiétant de la disparition mystérieuse d'Andy. 

Une première partie sous le signe du conflit. Les comédiennes investissent l'espace scénique en se livrant à des joutes verbales particulièrement fortes, des chorégraphies de luttes millimétrées. Les spectateurs sont comme pris à partie. Ils entendent également ce qui se passe hors plateau, les pensées des personnages leur deviennent familières. 

La seconde partie plus sentimentale, plus mobilisatrice pour le public, se concentre sur le retour d'Andy - Enzo Oulion en alternance avec Maxime Lélue - qui surprend sa propre mère. Andy se met à la recherche d'Alison et appelle le public à l'aide. Si la création musicale dans la première partie n'était pas aussi présente, elle est plus forte ici. Heroes de David Bowie résonne à juste titre.

La compagnie Adesso e Sempre réunie autour du metteur en scène Julien Bouffier livre un spectacle résolument contemporain de par l'ingéniosité de son dispositif. Le minimalisme scénique pour laisser plus de place au public dans sa compréhension, dans son engagement. Aucun doute pour la réussite d'un pari tourné vers l'adhésion du public adolescent. Au-delà de la jeunesse des comédiens, le thème de la rébellion aux couleurs actuelles - migrants, crise climatique - font revivre l'œuvre d'Antigone pour mieux les sensibiliser au monde qui nous entoure. Le message passe. 

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