Le jour où j'ai compris que le ciel était bleu @Théâtre de Belleville, le 16 janvier 2022

 

Il ne lui manque rien, c'est nous qui sommes perdus 

Laura Mariani - 

© Clémence Demesme

Quelle jolie découverte que Le jour où j'ai compris que le ciel était bleu 

"To be a star" rythme ses journées, ses nuits, sa vie. Claire ne voit rien d'autre. Claire a tout d'une jeune de son âge. A peu de choses près... Claire est autiste. Et un jour, elle commet l'irréparable qui lui vaudra d'être internée en hôpital psychiatrique. Son frère veille sur elle avec beaucoup d'affection qu'il sait qu'il n'aura pas en retour. Il est seul pour s'occuper d'elle ; leur père est parti, leur mère est décédée. Le garçon a gardé la ligne téléphonique active pour que sa jeune sœur puisse joindre à sa manière sa mère. Claire lui laisse de nombreux messages dans lesquels elle se confie comme à un journal intime. Elle comprendra bien assez vite que son frère les écoute. 

De sa chambre à l'hôpital au commissariat, en passant par les cabinets des différents médecins Claire subit les jugements extérieurs en toute impuissance. On conservera le dernier lieu secret. Le changement de décor s'opère de façon fluide.  

Le jour où j'ai compris que le ciel était bleu est un travail magnifiquement abouti, porté par des comédiens tous brillants. En premier lieu, Pauline Cassan qui nous embarque complètement dans le rôle de Claire, dans ses angoisses, dans ses mondes, ou du moins, sa réalité. Non loin derrière, Anthony Binet, Sylvain Porcher, Odile Lavie, Alice Suquet et Vincent Remoissenet. Laura Mariani qui signe à la fois la mise en scène et le texte maîtrise parfaitement son sujet et ne se laisse pas tomber dans le pathos en se mettant à la plus juste distance ; c'est parfois grave, drôle par à-coups et particulièrement lumineux. 


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