© Simon Gosselin |
Fidèle à ses habitudes, Benedetti a le sens du rythme. Le superflu n'existe pas, on met l'essence et on trace la route à vive allure. (En cette période de lutte contre la hausse du prix du carburant, c'est assez gonflé.)
Ivanov c'est ce type qui s'est marié à Anna Petovna. Elle est folle de lui. Au point qu'elle ait renoncé à sa religion : le judaïsme. Conséquence directe : elle est déshéritée par ses parents. Lui n'a plus le sou. Il est même couvert de dettes. Petrovna est souffrante. Il ne l'aime pas (ou plus). Il s'enferme dans une sorte de mal du siècle. Ce qui ne l'empêche pas de se laisser séduire par une très jeune fille ; Sacha. Autour de lui, on ne cesse de le culpabiliser car Mademoiselle semble avoir un peu d'argent. Mais peu lui importe la réputation qu'on lui prête, un second mariage doit s'inscrire dans sa vie.
Benedetti avec sa mise en scène vive parvient à faire osciller le texte entre le drame et la comédie burlesque sans jamais balancer plus dans un genre que dans l'autre. Ivanov est ici interprété par un excellent Vincent Ozanon et la joyeuse bande mondaine non sans talent emboîte le pas. Les personnages s'activent de tous les côtés et ça ne manque pas de rigueur. Le plateau est peu chargé : quelques chaises ça et là, un piano, des portes-fenêtres et quelques cloisons mobiles suffisent à composer un décor efficace. Ivanov par Benedetti c'est le tableau d'une bourgeoisie agitée, peu bienveillante et terriblement cupide.
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