Isabelle @Monfort Théâtre, le 18 Novembre 2022

© Compagnie Oh ! Oui...

Les histoires de famille ont toutes leurs saveurs. Celle de Joachim Latarjet a été marquée par Isabelle, sa tante. Si Isabelle n'a pas de handicap moteur, elle souffre mentalement. Ca se manifeste par des crises répétées - dans une très aigüe, elle a manqué de fendre sa mère en deux avec une hache -, un décalage par rapport à ceux qui l'entoure. La famille n'a rien d'exceptionnel, elle est même ordinaire : un père - Christophe Paou - chirurgien à l'hôpital public, qui donne quelques cours à la fac de médecine, une mère - Françoise Gazio - au foyer pour le moins aimante de ses cinq enfants parmi lesquels Paul - Emmanuel Patte - qui leur rend visite tous les week-ends avec sa compagne -  Eleni Apostoulopoulou -. Tout ce petit monde a un intérêt marqué pour la musique : le paternel aurait pu se lancer dans une carrière de pianiste professionnel, la mère est une excellente violoniste et le jeune fils touche à tout, comme l'un de ses frères campé par le metteur en scène lui-même. 

Si la vie d'Isabelle  - Alexandra Fleischer - se limite à deux espaces : le centre pour handicapés et le domicile familial, la grande majorité des scènes se déroule auprès de ses proches. Seul le papier peint projeté laisse imaginer les différentes pièces dont la chambre d'Isabelle et les échappées mentales de cette dernière. 

On se laisse transporter dans ce spectacle qui mêle le théâtre joué et morceaux chantés. C'est d'ailleurs dans les moments chantés qu'Alexandra Fleischer incarne toute la folie douce d'Isabelle. Des espèces de bulles fantaisies dans lesquelles Isabelle semble trouver refuge. Ce qui fait toute la force du spectacle c'est sans doute la justesse du propos et la tendresse qu'a su donner Joachim Latarjet en révélant une partie de sa famille sans fard ni grands artifices. 


  


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