Jules @Théâtre de Belleville, le 05 Septembre 2019


Chacun est placé dans un coin du plateau. Ils forment un carré. Ils entrent un par un, commencent à former une chaîne. 
Chacun fonctionne comme un automate, avec les bruitages que les comédiens font eux-mêmes. Très vite l'univers du fast-food est recréé sans un seul élément de décor, ou juste, celui des corps. En retrait, côté cour, un espace cuisine avec une cocotte et des légumes, une ratatouille est en préparation. 

Jules, c'est ce jeune nouvel arrivant au fast-food, qui va chercher à s'intégrer à cet univers. Tant bien que mal Jules tentera de remettre la vérité en place ; il s'appelle Barth. Ses collègues qui empilent des boîtes avec enthousiasme, l'obsédé du "bac", sa supérieure franglaise à l'humour pour le moins spécial, les clients - parmi lesquels un critique culinaire prêt à démonter StarBurger qui finit par s'amouracher de la gérante -, tous ont des caractères loufoques et s'avèrent terriblement attachants. Les personnages passeront tour à tour par l'espace cuisine, où ils y trouvent leur parenthèse, leur bulle de réflexion et en sortent grandis. 

Mickaël Allouche et sa joyeuse compagnie Carrelage collectif - Juliette de Ribauourt, Adrien Madinier, Barthélémy Maymat et Paul Scarfoglio - livrent un récit savoureux, un bouillon d'ingéniosité et de créativité. L'humour est présent à chaque instant. Quant à l'aspect tragique, il n'est jamais très loin. Le jeune metteur en scène n'hésite pas à citer des sources d'inspiration très graphiques dont notamment la bande dessinée - il fait mention de Goscinny, Sempé et Larcenet - et le dessin animé - Tex Avery -. Et le ressenti fonctionne à merveille notamment dans les mimes et bruitages. Jacques Demy figure incontournable de la comédie musicale trouve également sa place et le duo des presque jumeaux offre un bel hommage au créateur des Demoiselles de Rochefort

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