The Way she Dies @Théâtre de la Bastille, le 14 Septembre 2019


© Filipe Ferreira
Après avoir entendu le vent souffler l'an passé dans ce même théâtre de la Bastille, il fallait venir entendre se mélanger le français, le portugais et le flamand autour d'une formidable libre adaptation du roman Anna Karénine du russe Léon Tolstoï.

Quelques éléments de décor suffisent à meubler le plateau de la grande salle : un banc mobile, une table, des chaises et le fameux roman du russe côté jardin. Pendant qu'une sorte de cuisine occupe le côté cour. Tantôt dans une gare, tantôt dans un salon toujours hors du temps. Deux couples, deux histoires et un roman. Voilà tout.

Lorsque les spectateurs entrent dans la salle, Frank Vercruyssen et Jolente De Keersmaeker sont déjà là, côté jardin. Il ne parvient pas à se détacher du roman Anna Karénine, héritage de sa mère récemment disparue alors que son épouse délaisse progressivement sa jupe rouge - comme une métaphore d'une passion qui s'effiloche - lui explique tout son désamour en oscillant entre l'humour (cf. le propos sur les yaourts) et la dureté. Quant à Isabel Abreu et Pedro Gil, au Portugal, ils posent les premières pierres de leur foyer mais Isabel Abreu s'éprend - elle aussi - d'Anna Karénine que lui a offert un photographe belge et commence à douter de ses sentiments, de ses ambitions pour son couple...

Ces couples qui se désarticulent sont chargés d'émotions, de poésie. Ils nous partagent la beauté des langues en passant par la subtilité de la traduction en rappelant le pouvoir de la littérature sur nos vies. Chacun des couples interrogent ses principes, sa vision de l'amour pour revivre le désir et la passion amoureuse. Les quatre comédiens offrent un délicieux moment de théâtre. Leurs fragilités, leurs mots, tous les ingrédients sont savoureux et si savamment dosés.


  

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