Tour à tour, ils vont se raconter et partager leur vision de la fin du communisme. Et, l'entrée en matière est pour le moins qu'on puisse dire poignante : le récit d'une mère dont le fils s'est pendu. Anouk Grinberg habite une mère désemparée, aux yeux embués, impuissante face au drame. L'ami de son fils prend la suite, Stéphane Balmino marche désormais dans et pour le nouveau monde qui s'offre à lui et sa génération, laisse échapper quelques notes de sa guitare. Evelyne Didi revêt le rôle de la môme des goulags perdue entre l'idéologie voulue et celle ancrée en elle depuis toujours. Comme possédé, Jérôme Kircher raconte, traumatisé et horrifié son passé de soldat en Afghanistan. Xavier Gallais touche avec un semblant de légèreté avec le partage du souvenir de la mystification imposée dans l'enfance de son personnage, Maud Wyler émouvante en amoureuse d'un irradié de Tchernobyl et terminer sur les mots d'André Wilms, transformé en militant communiste de la première heure - dont la présence ne sera qu'en vidéo -. La voix de Catherine Hiegel devient celle de la journaliste qui nous accompagne dans ces histoires singulières au service de l'Histoire. Les images d'archives de chutes des sculptures de Lénine se succèdent jusqu'à l'obscurité.
Chacun des acteurs habite son personnage, fait corps avec son témoignage et se livre avec son émotion la plus forte pour nous toucher au plus près du cœur. Un seul bémol ici, le manque d'investissement de l'espace scénique de la part des comédiens qui se succèdent sur les planches surélevées sans jamais venir fouler le sable.
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