Qu’il fasse nuit ou qu’il fasse
jour, au Japon, il y aura toujours un konbini ouvert pour vous accueillir et
pour vous apporter le nécessaire. Concept unique en son genre, le konbini offre
une multitude de services qui se retrouvent tous sur le terrain de la
consommation.
Toshiki Okada avec
ce spectacle, prend à témoin le public européen afin d’illustrer le désespoir de
la société de consommation poussée à l’extrême au Japon. Et c’est avec son
concept de théâtre dansé que le metteur en scène parvient à appuyer son point
de vue. Gestes mécaniques, paroles quasi automatisées voire robotisées, tout
est paramétré de telle sorte que l’on comprenne que texte et mouvement sont
pour Okada « presque
indissociables ».
Sur le morceau Le clavier tempéré de Bach, les comédiens s’articulent tels
des pantins devant des rayons bien remplis. Leurs chorégraphies sont complétées
par des traits de caractère qui leur sont propres ; un duo de jeunes vendeurs pour
le moins qu’on puisse dire cyniques, la jeune recrue, la cliente esclave de sa propre
consommation de glace, le patron tyrannique, le manager soucieux de bien faire,
le client critique… Tous à leur manière luttent pour respirer et par extension,
vivre humainement.
Le langage se fait absurde mais
unique moyen de se rattacher à l’humanité et les mimiques sont exagérées. La
critique sociétal d’Okada est bien
réussie dans l’ensemble, la technique déployée sert au mieux la mise en scène.
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