Des gramophones peuplent le plateau et dans le fond, un imposant buffet ancien à tiroirs fait face aux spectateurs.
La silhouette élancée de Thierry Lopez apparaît en fondu. Charlotte von Mahlsdorf nous accueille dans un manoir qu'elle restaurera et qui deviendra le Gründerzeit Musem quelques dizaines d'années après la guerre.
Qui était Charlotte von Mahlsdorf ? C'est cette douce femme née dans un corps d'homme - celui de Lothar Berfelde - qui a collectionné et protégé des meubles pendant les heures sombres de l'Histoire allemande. Elle a survécu sans échappé aux régimes les plus répressifs à l'égard des homosexuels. Elle a toujours assumé son identité. Plus jeune, elle a même fait de la prison pour avoir assassiné son père violent. Ich bin Charlotte va au-delà de l'appel à la tolérance.
Steve Suissa signe ici une mise en scène toute en sobriété s'avérant efficace. Ici la performance transformiste n'est pas de mise, l'univers du cabaret n'est que faiblement évoqué. Les spectateurs partent à la rencontre de pas moins d'une trentaine de personnages qui ont tous participé à construire l'identité forte de Charlotte von Mahlsdorf.
Thierry Lopez perché sur ses talons aiguilles livre un jeu sincère, mystérieux et particulièrement touchant. Seul en scène, toute son énergie est déployée pour offrir le meilleur dans chacun de ses personnages qu'il joue et ce, sans jamais faire appel à l'artifice ; "Il faut tout sauver, rien oublier, tout montrer".
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