© Laurent Morteau |
Ouvriers, cadres ou même prêtre, ils travaillent tous à l'usine Dieuleveut, spécialisée dans la robinetterie et implantée depuis des décennies dans le Limousin. En parallèle de leur activité professionnelle bien remplie, ces travailleurs se retrouvent autour d'un atelier théâtre. Les voilà qui répètent Oncle Vania de Tchekhov. Et la crise passe par là. L'usine est menacée de fermeture. Les liens presque familiaux entre la troupe s'effilochent. Les coups de colère viennent perturber le collectif. Et pourtant, les répétitions continuent.
© Pierre Dolzani |
Jacques Hadjaje signe une création qui mêle amour du théâtre et condition ouvrière. Le pari est très réussi. Il s'entoure pour l'occasion de comédiens tous d'âges différents et très attachants. Chacun des personnages a son lien particulier avec l'usine, son histoire personnelle et une réception différente de la nouvelle. Si l'usine ne sert que de contexte, le théâtre, lui, devient comme un deuxième foyer où il fait bon vivre, où l'on se sent libre, un véritable exutoire. Cette mise en abyme du théâtre dans le théâtre offre des scènes très drôles dont l'art de surjouer, l'apprentissage d'un texte... Sans s’apitoyer sur la situation ouvrière, la compagnie des Camerluches offre un spectacle réaliste, populaire au sens premier du terme et profondément humain.
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