Hen (prononcez Heune) : en suédois, pronom de la troisième personne du singulier pour désigner indifféremment un homme ou une femme entré dans le dictionnaire en 2015.
© Christophe Raynaud de Lage |
HEN est une marionnette conçue par Eduardo Felix. C'est sur cette base qu'on parlera d'elle au féminin. Pour le reste, chacun pense ce qu'il veut. HEN a une apparence follement humaine, elle se comporte même en tant que tel. Insolente, elle se dévoile en chantant Brigitte Fontaine et son titre de 1968 J'aime.
On assiste alors à un spectacle burlesque aux chansons engagées dans l'acceptation de la différence. Dans de nombreuses tenues toujours plus exubérantes les unes des autres - pensées et cousues par Pétronille Salomé -, HEN se met à nu tout en interrogeant le genre intelligemment. Son franc-parler qui fait d'elle une marionnette gouailleuse à laquelle on s'attache. La musique jouée - par le percussionniste et claviériste Cyrille Froyer et le violoncelliste Guillaume Bonigraud - en live ne se limite pas à un seul genre non plus.
On saluera le super travail de son metteur en scène Johanny Bert qui non seulement la manipule mais l'interprète sans aucune relâche pendant un peu plus d'une heure. Il est assisté dans la manipulation par Anthony Diaz. On pourrait penser que le casting très testostéroné mais c'est sans compter les multiples auteures : Marie Nimier, Prunella Rivière, Gwendoline Soublin qui côtoient Laurent Madiot, Alexis Morel, Pierre Notte et Yumma Ornelle.
Si la totalité du spectacle est pour le moins subversive, le final est déchirant - tout en étant très beau visuellement - rappelant aux spectateurs qu'HEN n'est qu'une marionnette.
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