Jacques Osinski. Samuel Beckett. Une relation durable, immuable, imperturbable. Ajoutons ici un dernier ingrédient savoureux : l'orchestre Le Balcon. Vous obtiendrez Words and Music à l'Athénée.
Voilà que le public est plongé dans l'obscurité, comme dans une caverne. Les robots-automates percussionnistes sont disséminés sur le plateau - et un peu en salle - mais ne le charge pas. Une servante au milieu qui reste allumée pendant toute la durée de la représentation tient compagnie au reste. La silhouette de Johan Leysen apparait progressivement. Il est suivi par Jean-Claude Fryssung et sa lourde masse à la main. Les deux comédiens initient une tentative d'échange. Fryssung grommèle les thèmes : l'amour, la vieillesse et le visage. Comme toujours chez l'auteur irlandais, les personnages passent par des difficultés pour s'exprimer, communiquer entre eux. Le personnage de Leysen tourne en boucle - ce qui n'est pas sans rappeler Clov dans Fin de partie qui lance à Hamm "J’emploie les mots que tu m’as appris, s’ils ne veulent plus rien dire, apprends-m’en d’autres. (...)" -.
Le Balcon s'invite comme un troisième personnage qui trouve sa voix essentiellement dans les cuivres. Silences, cuivres et tintements légers dans des cloches de verre, Words and Music revisité par Jacques Osinski et la création sonore du colombien Pedro Garcia-Velasquez pour Le Balcon est un spectacle complet qui invite l'imagination à se promener dans un tableau tout en clair obscur raffiné.
© Pierre Grosbois |
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