© Antoine-Baptiste Waverunner |
Tout autour d'eux s'est effondré.
Guerre ? Catastrophe naturelle ? Nous ne le saurons pas. Une chose est sûre, il ne reste qu'elle et lui. Eux-mêmes ne savent pas, ils ne seront pas curieux. Ils planent sur les débris du septième étage du bâtiment. Elle est directrice, il est son subordonné. Elle le domine, il s'y soumet. Pierre Notte tord avec un malin plaisir ces liens hiérarchiques. Ces rapports de force sont marqués par les humiliations, les provocations mais aussi par le désir, la jalousie, tout y passe. Le travail, lui, doit se poursuivre "quoi qu'il en coûte" et ce, comme s'il n'y avait eu aucun élément perturbateur. L'absurde de la situation est donc poussé à l'extrême.
Pierre Notte signe une satire féroce de l'époque moderne où règne la logique productiviste.
Dans un plateau presque nu - à l'image du vide qui les entoure - où des bandes scotchées délimitent l'espace praticable, on trouve un fauteuil au premier plan et un meuble à tiroirs sur lequel est posé un coussin en fond. Caroline Marchetti et Franck Duarte sont parfaits. Les deux comédiens sont en véritable symbiose, leurs corps offrent des chorégraphies toujours plus acrobatiques et étonnantes parfaitement millimétrées. Savoureux, le duo est dans un affrontement permanent qui fait rire autant qu'il fait grincer des dents. Si elle devient hystérique, il sera colérique. Un tennis de table sous haute tension. Chacun se renverra la balle, voire les balles jusqu'à l'effondrement.
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