© Martin Argyroglo |
"Les fantômes n'ont pas grand-chose à voir avec les morts. Ils ont plutôt à voir avec ce qu'il y a de mort en nous. A voir avec le passé qui nous habite." faisait dire Olivier Assayas à son protagoniste René Vidal dans sa série Irma Vep.
Bienvenue dans la fantasmagorie du XXIème siècle ! Sans pour autant entrer dans l'ère du "numérique contemporain" comme le metteur en scène Philippe Quesne le précisait au quotidien Le Monde. Nul besoin de guide, tout l'intérêt de cette pièce sans acteur consiste à se laisser porter par l'esthétique. Une dizaine de pianos en ruine habitent le plateau, deux sont même suspendus. Ils s'expriment tantôt en musique tantôt en questions poético-philosophiques. Ce sont des esprits aux allures de squelettes projetés qui viendront leur tenir compagnie en les survolant sans nécessairement jouer avec eux au sens premier.
A l'aide d'effets minimalistes, Quesne invite les spectateurs à une ronde mélancolique qui envoûte dès les premières notes de Pierre Desprats dans ce cimetière bien particulier. Entre l'onirique et l'apocalyptique, Fantasmagoria du faiseur francilien est un spectacle très visuel à la durée presque frustrante de 55 minutes.
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